Est ce qu on meurt de ça
1.Il faut sortir en emportant la porte.
2.Elle était dans la danse de la lumière où l’on se déplace, léger et sourd, quand on est amoureux, ou plutôt quand on sait que le morceau de temps dont on vit les instants fragiles, décomposés, a pour légende amour.
3.Elle regarde le vide, ne sachant à quel point c’était un vide en lui.
4.Parfois, elle tente de réfléchir, au lieu de simplement souffir. Il lui faudrait comprendre que l’ombre avait toujours perçu, puis instauré, entre eux, un rapport de force qu’elle avait eu la faiblesse de prendre pour la bataille d’amour.
5.-Je t’aime encore, je t’aime encore.
Ne m’abandonne pas, à d’autres hommes, à l’effort douloureux d’avoir à mesurer la forme et la violence d’épaules inconnues.
Ne m’abandonne pas, c’est une prière.
6.Pour que la merveille incessante, de ces montagnes, de cette mer qui les convoquent à leur tribunal, pour y répondre, nuit et jour, de deux questions simples, le désir et la mort, pour que cette merveille incessante, cesse, un instant.
7.Toutes ces histoires sur l amour lui semblent ici bien des histoires. Etrange obstination de ce que Baudelaire appelle le « besoin d’amour ». Ne pas confondre, disait-il, aimer et le besoin d’aimer.
8.Elle avait aimé prononcer le mot innocence. Mais aucun mot ne se pose, sans doute, sur la nudité des corps.
9.Elle avait toujours senti cette distance d’avec les choses du corps, qu’elle aimait, au début, comme une étrangeté. Elle se prend aujourd’hui les pieds dans le vide. Il lui semble que le sentiment amoureux, la fidélité, la jalousie, sont une mise en forme de la vie.
Le nier, et vous guettent alors une neutralité, une platitude, étranges.
livre « Deuil et mélancolie »
10.Mais, fidèle, à quoi, à qui, elle s’égare.
11.Est-elle effleurée, alors par la question que la nudité, en paroles, n’existe pas.
12.Mais de petite étrangeté en petite étrangeté, le monde se vide. Elle a la tête pleine d’absence. N’importe quoi, n’importe qui, de gentil, la retiendrait de glisser, arrêterait le chaos. Cela se passe quand un ami lui écrit sur un papier le titre de trois livres à lire. Ou encore le soir